Le Rosaire
Le “Je vous salue Marie” n’est pas apparu d’un seul coup. Cette prière à Marie est née peu à peu dans la piété de l’Eglise, pour ne se fixer dans sa forme définitive que vers 1500. Pourtant, dès le 12e siècle, Saint Bernard contribua à développer cette prière à Marie sous la forme naissante du chapelet ou du rosaire. Et Saint Dominique au siècle suivant, en répandit l’usage, prescrivant à ses religieux de porter un chapelet à leur ceinture. La grande peste de 1349, qui ravagea tous les royaumes d’Europe, amena les foules à un surcroît de piété, qui contribua également à l’essor de la piété mariale. Et c’est en fait au siècle suivant que cette prière prit le nom de Rosaire.
Le Pape Pie V engagea l’Église entière à cette prière, face à l’avancée turque qui menaçait l’Europe. C’est ainsi que fut attribuée au Rosaire la victoire décisive de Lépante, en 1571. La fête de Notre-Dame du Rosaire, célébrée le 7 octobre, a été instituée par le Pie V en 1573, pour remercier Marie de cette victoire. En 1883, le pape Léon XIII décrétait solennellement que le mois d’octobre de cette année-là serait entièrement consacré à “la Saint Reine du Rosaire”. Depuis, le mois d’octobre, durant lequel comme au mois de mai, on prie particulièrement la Vierge, est appelé le mois du Rosaire.
Au XIVe siècle, les jours de fêtes, il arrivait que l’on couronne les jeunes filles de petits chapeaux – des chapelets – de fleurs ou même de guirlandes de roses – des rosaires – et on le faisait aussi lors des fêtes mariales sur les statues de la Vierge Marie. C’est ainsi que progressivement, on a baptisé de ces noms les cordelettes et les bouliers qui servent à compter les Pater et les Ave. Chaque Ave Maria est comme une rose offerte à la Vierge Marie !